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Oui à la liberté pédagogique pour tous


L’éducation nationale a pour mission d’éduquer les futurs citoyens et de réduire les inégalités de chances de réussite.

Il n’y a aucune volonté des gouvernements français récents de remplir ces missions. En effet, dans le rapport « Innocenti 13 » de l’UNICEF, la France est classée 28ème sur 35 pays de l’UE/OCDE en matière d’inégalités et de bien-être entre les enfants. (https://www.unicef.fr/article/inegalites-entre-les-enfants-la-france-28e-sur-35-pays-riches/). Les revendications des professeurs grévistes n’ont pas été entendues. Désormais, les concours de la fonction publique ont du mal à trouver des candidats aux postes d’enseignants. Le nombre de professeurs contractuels, n’ayant pas les diplômes nécessaires et pas de formation à l’enseignement (comme par exemple à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres) ont bondi. Les postes d’enseignants sont laissés à quiconque est d’accord d’accepter des mauvaises conditions de travail et donnant peu d’importance aux résultats des élèves. Les professeurs malades ne sont pas remplacés. Il y a trop d’élèves par classes. De plus, il y a une politique du chiffre: si le directeur veut une promotion, il faut qu’il y ait peu d’élèves collés, peu d’incidents. Il n’y a pas assez de surveillants pour s’occuper de ces élèves. Pour avoir moins de travail, ils préfèrent punir plutôt que de s’intéresser aux problèmes des élèves (handicaps, situations familiales compliquées, etc.). Il y a d’ailleurs très peu d’infirmières scolaires et d’assistantes sociales. Les directeurs font pression sur les professeurs pour qu’ils gardent les élèves dans les classes, quitte à laisser les plus faibles de côté et à laisser faire les plus turbulents. Il ne faut pas ensuite s’étonner du nombre d’élèves incapables de comprendre ou de s’exprimer dans une langue étrangère après 7 ans d’enseignement ou de leur incapacité à résoudre des problèmes de mathématiques simples. Cette situation n’est pas acceptable.

Profs, élèves, parents, administration; combien de personnes profondément déçues par l’éducation? Combien de personnes privées d’accès à l’éducation parce qu’ils sont trop jeunes ou trop vieux, ou parce qu’ils ne sont pas “dans le moule”? Combien de “J’ai eu un coup dur et du coup j’ai du arrêter les études”?

Pourquoi n’aurait-on le droit de s’instruire qu’à un certain âge? Les enfants ont un cerveau plus malléable et ont donc de fait une priorité pour avoir le droit de s’élever. Cependant, le succès des “Open Universities” et des universités populaires ainsi que les programmes de validations des acquis de l’expérience ou de formation tout au long de la vie prouvent qu’il y a une réelle demande et un réel besoin de s’éduquer quelque soit son parcours et son âge.

Mais, si on est moins conforme, doit-on être pour autant exclu de l’enseignement? Les thérapies doivent être accessibles à toute personne handicapée ou en difficulté. La pédagogie doit également s’adapter à eux. Dans le film documentaire Demain, le professeur finnois interviewé dit: “Il n’y a pas une bonne méthode, il y en a plein.” Ce ne sont pas aux plus faibles à s’adapter mais bien l’inverse si l’on ne veut pas que ces personnes arrivent à des situations extrêmes où le désespoir peut les mener à des violences envers les autres où le plus souvent envers eux-même. Accueillons-les, adaptons-nous à eux et c’est nous qui nous enrichirons! Il est par exemple démontré que les enseignants s’occupant d’élèves autistes améliorent considérablement leur compétences de communication. Si ces enseignants retournent dans des groupes mélangés, leurs élèves apprennent plus vite car l’enseignant s’exprime mieux. (Cela est également démontré dans les entreprises, quand un autiste y travaille la communication de tous les autres employés s’améliore également.)

Une éducation accessible à tous, quelque soit l’âge, le sexe, le milieu social  ou le handicap, est-ce une utopie? Est-ce que ça coûterait plus cher? Est-ce qu’on veut se donner les moyens de la défendre?

Pour répondre à ces questions, il paraît essentiel de regarder les différents systèmes éducatifs du monde et de comparer leurs résultats. PISA de L’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) est l’instrument le plus fiable actuellement pour le faire.

Use data to build better schools – Andreas Schleicher – Ted Talks: https://youtu.be/7Xmr87nsl74

How Canada became an education superpower – BBC News: https://www.bbc.com/news/business-40708421

“Trois ans après leur arrivée, les tests Pisa montrent que les enfants des nouveaux migrants obtiennent des résultats aussi élevés que le reste de leurs camarades de classe.”

Il apparaît nettement que l’argent consacré à l’éducation n’est plus un facteur déterminant pour garantir son succès. Les meilleurs de la classe, Corée, Finlande et Canada ont des points communs: un salaire important alloué aux professeurs, la valorisation de leurs compétences professionnelles, un système d’entraide, pas de dirigisme et une totale liberté pédagogique pour atteindre les objectifs clairs fixés par la société. Seuls les résultats sont contrôlés et quand un enseignant pose problème, leurs supérieurs cherchent à les aider, à chercher des solutions pour régler les problèmes.

Dans les rapports de l’OCDE, un autre fait est marquant (https://data.oecd.org/fr/education.htm). Un nombre d’heures de cours plus long n’entraîne pas forcément de meilleurs résultats. La Finlande avec quatre heures par jour parvient à être en tête du classement.

Four hours a day in class – and success – Newsroom: https://www.newsroom.co.nz/2018/06/07/114822/four-hours-a-day-in-class-and-success#

Cela me rappelle mon père, qui me racontait que, quand il était petit en Uruguay, l’école était divisée en trois groupes: un groupe du matin, un groupe du début d’après-midi et un groupe de fin d’après-midi. Cela permettait de minimiser les coûts. Il jouait au football le reste de la journée. Cela ne l’a pas empêché de faire des études supérieures poussées en français et en France. Recette extrêmement simple et à la portée de tous.

Maria Montessori expliquait qu’à l’adolescence en particulier, la priorité du jeune est d’apprendre les relations sociales. Le sport et les sorties nature semblent bien plus instructives pour les adolescents que de les forcer à s’assoir sans parler et longtemps. La plupart des adultes ne le supporteraient pas. De plus, les neuro-sciences ont récemment démontré que le cortex pré-frontal des adolescents n’est pas terminé (il le sera en moyenne vers 25 ans) et que le sport génère des hormones de croissance qui développent aussi le cerveau. Alors, où est le problème?

Enfin, de nos jours, une école classique n’est plus la seule option pour élever une population.

Prenons le cas du Pérou. L’O.I.T. (Office International du travail) a lancé un programme “One iPad One revolver”. Ce programme a rencontré un vif succès, nombre de personnes ont fait l’échange de leur arme contre un iPad et aujourd’hui la criminalité a chuté drastiquement tandis que la  population est pus éduquée.

One laptop per child: http://one.laptop.org/stories

La population a aujourd’hui d’autres accès à l’éducation que l’école, internet bien sûr; surtout si des cours sont filmés et mis en ligne (par exemple comme le fait la prestigieuse université de Stanford, USA: https://youtu.be/dYZrA-NSsaU), mais aussi les bibliothèques, les associations, les voyages, etc. Et les connaissances sur le développement du cerveau ne font qu’augmenter…

Permettre à tous de s’éduquer quand cela est possible, avec les ressources qui sont adaptées pour eux, ne laisse aux pouvoirs publics qu’à apporter des soins à ceux qui ont des handicaps et à donner des coups de pouce quand les élèves se sentent en difficulté.

L’être humain est naturellement curieux et chaque individu est le mieux placé pour savoir ce qui lui convient. Il a juste besoin d’information sur ce qui existe et d’être guidé quand il se sent perdu dans les méandres de la connaissance ou de l’apprentissage. Il n’y a pas besoin de le forcer. Seulement de lui donner accès aux ressources, de l’accompagner, de lui apprendre comment apprendre, de lui fixer des objectifs et de contrôler qu’ils sont atteints.

Unesco different pedagogies: http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002431/243126e.pdf

Les Nations-Unies définissent les objectifs mondiaux d’éducation d’ici 2030. Ils doivent se concentrer sur les modes de vie durables, les droits humains, l’égalité des sexes, la promotion d’une culture de paix et de non-violence, la citoyenneté mondiale et l’appréciation de la diversité culturelle.

Global Education Monitoring Report 2016 – UNESCO. https://eccnetwork.net/wp-content/uploads/Benavot-Aron-GEM-Textbook-content.pdf

Chaque école devrait pouvoir proposer différentes pédagogies. En effet, tous les élèves n’apprennent pas de la même manière. Ils devraient pouvoir choisir leur école. Ce système a été utilisé en Suède dans les années 2000. Leurs élèves avaient alors l’un des meilleurs résultats du monde.

Les objectifs de résultats doivent être fixés par les citoyens. Ce que les élèves doivent apprendre pour être des futurs citoyens éclairés est l’affaire de tous: c’est l’avenir de nos démocraties. C’est l’impôt payé par tous les citoyens qui les finance. Si les écoles ne parviennent pas à atteindre les objectifs fixés, elles perdent leurs subventions pour l’année suivante.

Vive le savoir! Vive la connaissance! Vive la compréhension des autres! Vive l’entraide! Vive la liberté!

Jean-Jacques Goldman – Envole-moi: https://youtu.be/oltptNDHocw?si=32hsoq2kuzkx4kDP

Minuit se lève en haut des tours
Les voix se taisent et tout devient aveugle et sourd
La nuit camoufle pour quelques heures
La zone sale et les épaves et la laideur

J’ai pas choisi de naître ici
Entre l’ignorance et la violence et l’ennui
J’m’en sortirai, j’me le promets
Et s’il le faut, j’emploierai des moyens légaux

Envole-moi, envole-moi, envole-moi
Loin de cette fatalité qui colle à ma peau
Envole-moi, envole-moi
Remplis ma tête d’autres horizons, d’autres mots
Envole-moi

Pas de question ni rébellion
Règles du jeu fixées mais les dés sont pipés
L’hiver est glace, l’été est feu
Ici, y’a jamais de saison pour être mieux

J’ai pas choisi de vivre ici
Entre la soumission, la peur ou l’abandon
J’m’en sortirai, je te le jure
À coup de livres, je franchirai tous ces murs

Envole-moi, envole-moi, envole-moi
Loin de cette fatalité qui colle à ma peau
Envole-moi, envole-moi
Remplis ma tête d’autres horizons, d’autres mots
Envole-moi

Envole-moi, envole-moi, envole-moi
Loin de cette fatalité qui colle à ma peau
Envole-moi, envole-moi
Remplis ma tête d’autres horizons, d’autres mots
Envole-moi

Me laisse pas là, emmène-moi, envole-moi
Croiser d’autres yeux qui ne se résignent pas
Envole-moi, tire-moi de là
Montre-moi ces autres vies que je ne sais pas
Envole-moi

Envole-moi, envole-moi, envole-moi
Regarde-moi bien, je ne leur ressemble pas
Me laisse pas là, envole-moi
Avec ou sans toi, je n’finirai pas comme ça
Envole-moi
Envole-moi, envole-moi, envole-moi

Envole-moi

Aurianne Or by Aurianne Or is licensed under CC BY-NC 4.0