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Les fainéants

Les fainéants

Les Français seraient des assistés, qui ne travaillent pas, qui attendent que tout vienne de l’Etat, qui ont des privilèges et reçoivent de l’argent public ou reçoivent des services gratuits (cantine des enfants par exemple) sans rien donner en échange ni être reconnaissants. Ils ne travailleraient que 35h par semaine, quand ils auraient un travail.

Avoir un travail rémunéré ne signifie pas automatiquement que l’on est utile à la société.

Que penser de ce que David Graeber appelle les “Bullshit jobs” qui désignent “la vaste majorité des travailleurs de bureau, amenés à dédier leur vie à des tâches inutiles et sans réel intérêt pour la société, mais qui permettent malgré tout de maintenir de l’emploi”; « une forme d’emploi rémunéré qui est si totalement inutile, superflue ou néfaste que même le salarié ne parvient pas à justifier son existence, bien qu’il se sente obligé, pour honorer les termes de son contrat, de faire croire qu’il n’en est rien » (Bullshit jobs – Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Bullshit_jobs)?

Que penser des travailleurs qui polluent dans le seul but d’enrichir les ultra-riches?

Que penser de ceux qui exercent un travail sans atteindre les objectifs de service public (par exemple, les professeurs en France qui ne remplissent pas les objectifs d’égalité des chances)?

Que penser des travailleurs qui ne font pas de la qualité dans le seul but d’enrichir leurs patrons (par exemple les ouvriers du bâtiment qui construisent des logements mal insonorisés, mal isolés dans un béton qui se fissure au bout de 50 ans)?

Il y a de nombreux bénévoles ou travailleurs informels qui sont très utiles à la société. Par exemple, les pompiers, les sauveteurs en mer, les professeurs qui enseignent le français aux immigrés, les activistes qui défendent les droits de l’homme ou l’environnement, les femmes au foyer, les personnes s’occupant de personnes handicapées ou âgées.

De plus, certains en travaillant sont néfastes pour la société: détournement d’argent, pollution, surproduction, maladies liées à un mauvais style de vie du fait du travail (sédentarité, mal bouffe, stress, etc) prises en charge par la société, etc. Ils coûtent aux autres. Il y a même des guerres qui sont menées pour soutenir l’activité économique, même si cette activité est nocive. Par exemple, citons les gros pétroliers.

Sans compter ceux qui se sont enrichis à coups de contrats aidés et de subventions. Le C.I.C.E. ou la TVA sociale sont de fait de l’argent public donné aux entreprises sans aucune garanties de contrepartie. Nombre de grands patrons prétendent avoir fait leur fortune seuls alors qu’ils ont très largement profité d’argent publique. Par exemple, Elon Musk bénéficie d’argent public: l’argent de la NASA pour Space X, les aides à l’achat de voitures électriques, etc.

Il y a également de nombreux travailleurs payés qui sont utiles. Par exemple, les éboueurs, les agriculteurs, les artisans ou les infirmières.

Mais on ne peut pas faire un lien entre rémunération et utilité publique.

Par contre, il y a moins d’emploi en France. On ne peut pas accuser les chômeurs d’être responsables de leur manque d’activité alors que les activités ont été délocalisées ou supprimées. De plus, du fait de l’embauche par le biais du CV plutôt que par des tests de compétences, les discriminations et la copinerie perdurent et empêchent certains d’avoir un emploi avoir qu’ils ont les compétences même s’ils n’ont pas pu se payer les diplômes.

L’emploi est plus précaire. La plupart des travailleurs travaillent plus que leurs horaires officiels et ne sont pas payés suffisamment pour faire vivre leur famille ce qui les obligent à avoir une activité annexe comme par exemple, rénover un logement. Ils ont des dépenses liées à leur activité professionnelle: faire garder les enfants, avoir une voiture, par exemple. Ils sont obligés d’habiter dans les villes où la vie est chère et les logements en mauvais état car c’est là que sont les emplois et les services publics. Dans les campagnes, les paysans ne sont plus rémunérés suffisamment malgré un travail extrêmement difficile et ils vivent des subventions. Il n’y a pas assez d’argent pour créer de l’emploi dans les fermes qui sont obligées de recourir à une agriculture et un élevage industriel. Du fait que l’emploi n’est pas assez rémunéré, la population dépend des subventions, donc de l’Etat. L’Etat peut ainsi faire craindre à la population de ne plus lui donner les aides sociales. Cela permet de contrôler la population. Il faudrait fixer des prix et des salaires dignes pour que la population soit moins dépendante des aides de l’Etat. Cela leur donnerait plus de liberté et leur permettrait d’exercer leur profession comme ils l’entendent. Par exemple, les agriculteurs pourraient faire le la permaculture bio.

Avoir un peu de terrain pour cultiver des légumes et avoir des animaux permettrait d’être moins dépendants de l’argent. Pouvoir faire du sport quotidiennement permettrait de réduire les frais de santé.

Il faut arrêter de valoriser le travail seulement en termes monétaires. Chacun doit contribuer à la société, c’est ça être citoyen. Ce qui est utile à la société n’est pas forcémment ce qui est rémunéré.

Il y a bien des gens qui vivent des aides sociales sans rien faire pour améliorer leur situation. Mais cela ne concerne qu’une partie infime de la population. Le mythe des assistés nantis sert à dénigrer tout le reste de la population.

Vivre des minima sociaux n’est pas chose aussi agréable que ce que l’on veut nous faire penser. C’est nier les difficultés que rencontrent la plupart des personnes dans ces situations: logements dans des lieux isolés ou dans des quartiers où les autres ne veulent pas vivre, nourriture de mauvaise qualité, etc. La solidarité a un prix: laisser les profiteurs pour pouvoir aider les personnes sans ressources qui représentent la grande majorité des personnes recevant les aides sociales.

La plupart des Français travaillent dur pour joindre les deux bouts pour un niveau de vie qui est inférieur à ce qu’ont connu les générations précédentes.

Focaliser l’attention sur ces “nantis” qui coûtent cher à la société, c’est détourner le regard de ceux qui s’empiffrent sur le dos des autres: les ultra-riches pour qui les gens travaillent, qui polluent, qui n’ont aucun égards pour l’intérêt général. Toucher les revenus du capital, de la propriété ou hériter sans rien faire, n’est-ce pas être nantis? Les ultra-riches vivent sur le dos des autres sans travailler. Ils vivent de la sueur des autres. Les plus pauvres n’auraient pas droits aux mêmes privilèges. Si les riches payaient leur juste part d’impôts ou cessaient de recevoir des subventions déguisées ce qui correspond à des sommes faramineuses, il y aurait largement assez d’argent pour la population, qu’elle travaille ou non pour l’intérêt général.

La première dépense de l’Etat, ce sont les subventions. Une subvention transite par la personne mais va dans la poche des riches possédants. Cela représente 227 milliards d’euros pour la France. C’est de l’argent public qui serait plus utile pour les aides sociales, pour la solidarité.

Les gens qui sont au pouvoir assistent les riches et les pauvres. Le gouvernement capte tout l’argent des impôts et le redistribue à sa clientèle. Les élus peuvent trahir leurs électeurs. Les élus exercent leur influence avec cet argent public. Pour assoir leur pouvoir, ils assistent riches et pauvres pour pouvoir les contrôler. Ce traffic d’influence peut continuer tant que les uns sont montés contre les autres: les riches contre les pauvres, les jeunes contre les vieux, les Français contre les étrangers, les chômeurs contre les actifs, etc. Cela leur permet de détourner l’attention de leur traffic et personne ne cherche à changer leur pouvoir. Ils marchandent: qu’est-ce que tu me donnes si je te donne cet argent? L’argent ne compte plus, c’est la satisfaction du pouvoir qui motivent les personnes à la tête du pouvoir. La démocratie représentative favorise cela. Ce sont des serviteurs du peuple ou des personnes qui agissent sur les autres?

Quelle doit être la place de l’Etat dans nos vie?

Le colloque Walter Lippman a créé un modèle d’Etat très fort car il capte les richesses et les redistribue. Il est très peu démocratique car il s’exprime via des représentants et très peu protecteur car il fixe peu de limites. L’Etat capte l’argent sans fixer de règles. L’Allemagne nazie était le modèle à l’époque. Bertrand Russell était contre.

Bertrand Russell, Power: A New Social Analysis – 1938 – Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Power:_A_New_Social_Analysis

Colloque Walter Lippmann – Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Colloque_Walter_Lippmann

Le revenu universel de base est possible et permettrait à chacun de contribuer à hauteur de ses moyens et de ses compétences pour l’intérêt général. Mais il faut que le revenu universel soit mutualisé car si c’est l’Etat qui redistribue, cela rendra tous les citoyens dépendants. Ou alors, il faut une démocratie plus directe.

L’argent n’est qu’un moyen d’échanger des biens et des services; ce n’est qu’une commodité pratique. L’argent ne permet pas de mesurer le mérite des gens. De nombreuses choses ne nécessitant pas de paiement ont énormément de valeur. Déchiffrer un vieux parchemin fait avancer l’histoire, participer à un débat public permet défendre la démocratie, créer permet de faire avancer la civilisation, avoir de bonnes relations avec les autres ou résoudre des disputes permet d’avoir des gens en bonne santé mentale, préserver un site naturel permet de préserver les écosystèmes, etc.

Le productivisme selon lequel on n’a de valeur que si l’on travaille est une idéologie qui va dans le mur. Du fait de l’automatisation et de l’amélioration de la productivité, on n’a pas besoin qu’autant de gens travaillent. Cette mentalité est néfaste et fait souffrir ceux qui sont considérés comme non méritants, comme des boulets pour la société. Certains peuvent alors développer des dépressions, et avoir comme symptômes le fait de ne pas se laver et avoir de la difficulté à être actif. Certains peuvent aller jusqu’à prendre des drogues. L’insulte est alors auto-réalisatrice et nie les souffrances liées à cette maladie. Et que dire de ceux qui sont handicapés et ne peuvent pas travailler!

C’est un marqueur social: l’oisiveté est un privilège des riches. Ils s’en prennent à l’aide sociale pour soi-disant économiser des impôts alors que payer l’aide sociale via l’impôt ne changerait rien à leur mode de vie.

Ils s’en prennent aux plus faibles seulement pour se sentir plus forts, supérieurs. C’est pourquoi cela ne leur pose aucun problème de dépenser des fortunes dans des produits de luxe dont ils se servent à peine et qui ne changent rien à leur vie sinon de se distinguer socialement.

Bertrand Russell, Eloge de l’oisiveté, 1932 – Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89loge_de_l%27oisivet%C3%A9

Il faudrait que chacun s’occupe de ses fesses et profite de la vie comme il l’entend dans la mesure du respect des lois. La solidarité est essentielle pour que chacun puisse vivre dans la dignité. Et éventuellement que chacun essaie faire le bien autour de soi!

Les solutions à la hausse des primes – Dietmar Grossenbacher – 52 minutes RTS: https://youtu.be/7rpodnlfG1M?si=iDlxcFBHK6F3NLd8

You're a slacker!

Aurianne Or by Aurianne Or is licensed under CC BY-NC 4.0